
Près du bassin tout rond qui trône au milieu des jardins du Kobelsberg, à Riquewihr (Haut-Rhin), on peut rester plusieurs minutes à admirer le ballet silencieux des carpes koï. Les poissons rouge et blanc font frémir l’onde, produisant sur la surface émeraude une mosaïque mouvante, miroitante. Quand on s’extrait de cette contemplation, on repère des grappes de sculptures au bord de l’eau : boules de bronze, élégants cervidés, buste à moitié enfoui dans la terre, autruche métallique…
Plus loin, une bonne copie de La Petite Danseuse de 14 ans, d’Edgar Degas, s’étire près de maisonnettes bricolées à partir de vieux matériaux alsaciens provenant de fermes. Elles sont joliment biscornues, chapeautées de tuiles plates centenaires et multicolores : blanches, orange, presque noires. Pour compléter ce tableau enchanteur, il faut ajouter le gazouillis enjoué des oiseaux dans les bouleaux, le caquètement de quelques poules, le parfum complexe qui s’élève des fleurs éparses – tulipes, roses de collection… – et de la terre réchauffée par les premiers rayons du matin.
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